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  • : L'anorexie mentale... pour les nulles
  • : Voici le guide de l’anorexie pour les nulles ! Jeune adulte, atteinte d’anorexie mentale, aujourd’hui sur la voie de la guérison, je souhaite partager mon expérience par des chroniques concrètes, drôles et décalées, sur des questions dont les réponses m’ont tant manquées. Des questions les plus basiques, que l’on n’ose poser à personne, aux plus profondes, tout sera traité, sans fausse pudeur, ni tabou, mais en sachant garder un peu de légèreté. A l'usage des malades, et de leur entourage.
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1 juin 2012 5 01 /06 /juin /2012 10:56

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28 mai 2012 1 28 /05 /mai /2012 19:05

semaine2.jpeg

 


Les filles, on est lundi ! Voici venu le moment de faire le bilan et de se fixer nos objectifs de la semaine. Allez hop, on respire un grand coup, décontraction des muscles, étirement du dos, craquements des jointures -crack crack- (oui je fais même les effets sonores) et c’est parti !

 

Première phase : bilan


Alors ces Kiri ? C’est bon, non ?

Je sais je sais, dans la vie, il y a les pro-Kiri… et les pro-Vache-qui-rit. Je vais faire un petit effort pour cette fois si vous êtes dans le second cas. Ouah, je suis vraiment sympa.

Plus sérieusement, vous devriez être capable ICI de me lister 5 aliments qui vous ont fait envie. Mieux, ils devraient tous être sagement rangés sur une étagère de votre garde-manger.

Mieux encore, ils devraient tous être sévèrement entamés.

Si ce n’est pas le cas, vous avez encore cette fois pour vous rattraper : prenez-les, mixez-les et avalez !

……………………………………………………………………………………………………………………….

Là, je plaisantais.

……………………………………………………………………………………………………………………….

Enfin, sauf si vous êtes pro-vache-qui-rit.

……………………………………………………………………………………………………………………….

Je ne suis pas si sympa que ça, n’est-ce pas ?

Bon, vous disgressez. Recentrons-nous, vous voulez ?

Ces 5 aliments, vous vous en doutez bien, nous n’allons pas nous contenter de les regarder. Nous allons nous y habituer.

N’ayons pas peur des mots, et utilisons même un gros mot : nos exercices cette semaines ont pour objet l’habituation. Il est aisé de deviner son sens : il va évidemment s’agir de se réhabituer progressivement à manger de tout en s’y confrontant régulièrement.

Ouah décidément, j’adore le rose.

Pardon, c’était encore une disgression.

Vous vous souvenez les 2 objectifs ultimes ? Augmenter et Diversifier. Nous sommes en plein dans la diversification.

 

 

Exercice 2, force 1 : Même pas peur !

 

Je le sais : face à vos 5 aliments, vous êtes complètement paralysée.

Votre peur, elle a deux causes.Nous allons clairement les identifier.

 

D’abord, vous ne savez pas ce qui va vous arriver une fois la tranche de jambon dans gosier. Est-ce que votre poids va bondir demain matin sur la balance ? Et si vous aimez ça, le jambon, que va-t-il se passer ? Est-ce que vous allez en manger jusqu’à déborder ? Ca voudrait dire ne plus rien gérer ! Et ça, c’est rigoureusement impossible à envisager.

Imaginer que vous pourriez, éventuellement, peut-être probablement, sans doute, possiblement perdre le contrôle… oh non, cette hypothèse est immédiatement rejetée.

Je me souviens très bien la première fois où j’ai pris un peu de poids. J’ai commencé par pleurer, avant de me mettre à hurler. Dans ma tête ça résonnait « tu ne contrôles plus rien ! Même ton poids tu n’es pas capable de le gérer ! ». Ces pensées se répétaient, sans arrêt, sans arrêt, sans arrêt. Elles tournaient, elles m’envahissaient. J’aurais tout fait pour les faire cesser : j’étais même prête à m’arracher une partie de moi pour voir redescendre mon poids. Je moulinais. Je saturais. Ah les filles ! J’aurai tellement souhaité que quelqu’un soit là ce moment-là pour m’expliquer que cette voix dans ma tête, ce n’était pas la mienne, mais celle de la maladie. Peut-être me serais-je dit que si ce n’était pas moi, alors je pouvais (je devais !) lui demander de se taire.

Une preuve que ce n’est pas vous ? Toutes les filles malades les ont rencontrées, ces voix. Complètement stéréotypé votre cas. Ces pensées ne peuvent donc être les vôtres, puisqu’elles sont toutes partagées.

Bref, revenons à notre jambon.

Vous savez aussi qu’à peine ce jambon avalé, vous allez culpabiliser. Vous allez vous le reprocher. Des heures et des heures. Vous avez tellement honte, vous ne l’aviez vraiment pas mérité ! Rien qu’à l’idée de devoir vivre les heures qui vont suivre la Danette, je préfèrais renoncer. Les pensées obsédantes qui m’attendaient étaient tellement effrayantes que je choisissais la solution de facilité : en ne mangeant rien, je ne pouvais absolument rien me reprocher, et j’avais la conscience en paix.

En gros, face à un danger, plutôt que de l’affronter, je détalais.

 

Mais vous êtes plus courageuse que moi, je n'en doute pas.

 

Si j’ai tellement détaillé, ce n’est pas par pure formalité. Je veux démontrer que ce qui vous retient de manger, ce n’est pas vous-même, oh non, mais bien cette foutue maladie. Qui a pris le contrôle de votre esprit. Ici ce sont des clés pour faire le tri : vous pouvez désormais identifier QUI vous parle : VOUS ? Ou « la petite voix » de la maladie ?

A ce stade, le jambon devrait déjà être mangé.

Et par pitié, si vous avez finalement mangé tout le paquet… n’en faites pas une maladie !


 

Exercice 2, force 2 : Même pas peur, bis !

 

Vous pouvez être vraiment fière de vous ! Vous avez fait un grand pas !

Oh non, je recommence à jouer au Professeur. Limite gourou aussi.

Surtout, si je vous demande un chèque à la sortie… fuyez !

Vous êtes courageuse, n’est-ce pas ? Et multi-récidiviste en plus de ça !

Donc vous allez recommencer !

Et plus vite que ça !

Ce n’est qu’en mangeant REGULIEREMENT les aliments que vous introduisez, que votre peur va passer. Vous allez constater que 1) non, vous n’avez pas pris 100 kilos dans la nuit (hé oui, je vous l’avais bien dit !) et que 2) petit à petit, la chanson de la maladie tout doucement s’éteint.

Attention ici, à chaque nouvel aliment, la maladie remet du son dans la chaîne Hi-Fi.

Je vous explique comment j’ai procédé avec mon exemple favori : les Choco-BN ! (Ma nutritionniste, qui lit mes lignes, sourit ici : cela fait 7 mois que je ne lui parle que de ça. Je pense que quand je serai guérie, j’irai porter un cierge à la Sainte Biscuiterie.)

La toute première fois où j’en ai mangé, je n’ai pas trop eu le choix : j’allais mourir d’hypoglycémie.

Et bien, point de vue poids, rien ! De nada !

Ensuite, j’ai pris l’habitude d’en mettre dans mon sac quand je partais en vadrouille. Au cas où.

Finalement, j’aimais bien ça. J’en mangeais 2-3 de temps en temps, quand je sentais que j’en avais besoin.

Aujourd’hui pour mon 4h, je mange toujours des biscuits.

Oh, et puis, vous savez quoi ? Je varie ! Ce ne sont pas toujours les mêmes biscuits ! (Force 4 ça !)

 

Soyons très précis : après avoir testé et approuvé les Choco-BN, j’ai mangé : les BN tout chocolat, les BN à la vanille, les BN vanille-chocolat, les BN au blé complet avant de passer aux Princes, aux Princes tout chocolat, Princes vanille, Prince vanille-chocolat ect ect. Ne riez pas !  Et un jour, face à un lever de sourcil du médecin alors que j’énumérai fièrement ces résultats, je me suis quand même dit que je virais mono-maniaque du biscuit. Je suis donc redescendue à l’exercice 1, force 1.

 

La morale de cette histoire : n’ayez pas peur de régresser, c’est pour mieux avancer.


 

Exercice 2, force 3 : les protéines, c’est trop trop bon dans le bidon !


Sans vouloir être trop dirigiste, mais en essayant de profiter de votre lancée, je pense qu’il serait bon à présent que parmi les aliments auxquels vous allez vous ré-habituer, vous introduisiez des protéines.

Je suis sûre de ne pas me tromper en affirmant que vous les avez éliminées.

Donc, on s’y remet.

Commencez par ce qui vous est le plus facile (viande blanche, volaille, poissons blancs). On aura bien le temps de corser ça plus tard.

La semaine prochaine, je vous expliquerai pourquoi ! Pour aujourd’hui, je pense que nous en avons déjà beaucoup fait.


OK, les filles, vous êtes bien coachées, à vous de vous lancer !


Je vous souhaite à toutes une belle semaine.

Rends-vous vendredi pour le Manuel de Survie !

 

NB : La petite nana qui illustre ma chronique tient un cornet de glace dans la main, vous avez remarqué ? Ok ! Je lance le débat : quel est donc votre parfum préféré ?!?

Je commence ! Je vote vanille et chocolat !

(C’est mon blog, j’ai le droit à deux boules et aux amandes grillées, na !)

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26 mai 2012 6 26 /05 /mai /2012 11:53

Je reçois de plus en plus de messages chaleureux et enthousiastes, je vous remercie ! Ca me donne la pêche et envie de continuer ! Et d'aider encore et encore ! Mais pour ça, j'ai aussi besoin de mes lecteurs (lectrices !) !

Donc, comme on est au printemps, parlons de boules de neige !

Likez la page sur facebook, ça amplifie le réseau et aide se faire connaître !

Parlez-en, faites tourner l'info, commentez aussi en direct, et plus uniquement par messages privés, c'est important de partager avec tout le monde, car si nous sommes ici, c'est bien parce que nous sommes concernées. Utilisez des pseudos si besoin est !! Et puis peut-être que d'autres que moi pourront vous répondre aussi !

Réagissez !

Bientôt, ouverture d'une boîte à idée.

Et lundi, dessin suprise !!!

 

**

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25 mai 2012 5 25 /05 /mai /2012 17:22

ABC

 

LE GRAND JEU !

 

Prête à démarrer une partie ?

Let’s go !

Pour cela, il suffit de s’équiper. Le jeu commence alors que vous déballez votre nouveau jouet, assise en tailleur sur le tapis de la salle de bain.

On vire les plastiques.

On place les piles.

Coup d’œil rapide aux règles du jeu. Facile !

Hop, pull par terre. Zioup la fermeture éclair du jean. Hop la ! La lingerie par dessus tête !

On glisse un pied nu sur le plateau de jeu et c’est parti…

 

DEMARRER NOUVELLE PARTIE

nouvellepartie-copie-1

Debout sur le plateau de jeu, la machine affiche votre premier score. Pas mal pour un début !

Sauf que là, sans le savoir, vous avez lancé un jeu terrible. Qui va prendre de plus en plus de place dans votre vie. Et qui va essayer de vous détruire.

Prête malgré tout à relever le défi ?

 

LEVEL 1

LEVEL1

On joue de temps en temps, disons une fois ou deux par semaine. On a lu les règles du jeu et on les respecte sagement : on joue le matin, avant le petit-déjeuner et après être passée au WC.

On a tout le temps le même score : on est décidément trop forte !

 

ENREGISTRER LA PARTIE ?

savegame

Ouah ! On peut se créer son Mii ! Même sexe, même âge, même taille… même poids. Calcul IMC intégré, la classe. Courbe d’évolution, stylé.

Courbe d’évolution ?

Tiens ?

On a tout le temps même score : pas si forte que ça alors ?

 

CHARGER LA DERNIERE PARTIE

chargerpartie

On joue un peu plus souvent. Disons tous les matins. Des fois on fait un bon score. Des fois c’est un peu moins bien.

C’est sans doute lié à hier soir : on a dû trop manger.

Il faut réessayer.

 

tryagain

On fait des tests. On joue avant d’aller aux WC puis après. Avant de boire puis après. Au milieu de la journée. Avant de se coucher. Au réveil. Avant de se doucher. Puis après. Avant le sport. Après le sport.

On essaie même habillée puis déshabillée. C’est juste pour le plaisir de voir la courbe baisser.

Puis au milieu de la nuit.

Au milieu de la nuit avant de faire pipi.

Et après avoir fait pipi aussi.

Puis avant d’avaler une bouchée.

Et après l’avoir avalée, aussi.

Et en fait, à chaque fois qu’on passe devant la salle de bain.

On fait même des détours par la salle de bain.

Soyons franc…

C’est littéralement devenu une manie.

 

ENCORE UN ESSAI !

On est complètement stressée. Le moment important de la journée, c’est au moment de jouer. Toutes nos pensées sont centrées sur cet instant, on y pense tout le temps.

Et que le score soit bon ou mauvais, à peine enregistré, on attend déjà le moment suivant.

On est droguée.

Notre humeur de la journée dépend entièrement de ce qui va se passer durant ce court instant.

Bon score : on est soulagée, on peut respirer.

Enfin, quelques secondes.

Car demain ?

Oula, va falloir s’améliorer. Il ne s’agirait pas de se laisser aller !

On arrête à nouveau de respirer.

Mauvais score : notre journée est gâchée. On ne va cesser d’y repenser, de se le rabâcher. C’est vrai ça, on n’est vraiment pas douée.

Mais on va tout tenter pour s’améliorer. Il ne s’agirait pas de se laisser aller.

On arrête de respirer.

 

chargement

(dé)-CHARGEMENT

Pendant que la partie se charge, nous on se décharge.

On remplace les piles de la machine. Notre batterie à nous, elle est complètement à plat. Mais on n’en fait pas grand cas.

Pourtant, croyez-moi, une batterie à plat, ça ne se recharge pas si facilement que ça.

 

PAUSE

pause

Cette semaine, on part en vacances. Et notre jouet favori… n’est pas de la partie.

Panique à bord !

Malgré tout, même à distance, on continue de s’entraîner, pour être au top à notre retour !

Et à l’arrivée…

 

RECORD BATTU !!!

recordbattu

Vous avez tout pulvérisé ! Sans moyen de contrôler, vous vous êtes surpassée !

Féliciations ! Ce message clignote dans votre cerveau.

En plus, voilà une excuse toute trouvée pour continuer à jouer : sans votre jeu préféré, votre état a empiré. Donc aucune raison de s’en passer ! Votre entourage est bien obligé de l’accepter.

 

FATAL ERROR

Aujourd’hui, votre machine ne veut plus afficher vos progrès : ils dépassent ses capacités.

Vous, vous êtes hospitalisée : il semblerait que vous vous soyez un peu surestimée.

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21 mai 2012 1 21 /05 /mai /2012 17:07

atable2

 

 

On va commencer tout doucement. Le monde ne s’est pas fait en un jour et ce n’est pas en se disant qu’aujourd’hui, paf ! On n’est plus malade ! On mange comme tout le monde ! Youpi Ya ! Que les choses vont se régler pour autant ! Déjà, le corps ne sera pas d’accord (mais alors pas du tout, croyez moi) et puis c’est bien connu, quand on monte trop haut trop vite, on retombe très bas tout aussi vite. Et en plus ça fait mal.

 

Et puis sans vouloir être défaitiste, les filles, quand on est malade, malheureusement, c’est pour la vie. Ca vaut pour l’anorexie, mais aussi pour la boulimie, l’anorexie-boulimie… bref tous les TCA (Troubles du Comportement Alimentaire). Même à votre poids de forme, il faudra continuer à faire attention. Autant se le dire une fois pour toute. Rangez les mouchoirs.

Donc douceur et sérénité. On y va lentement mais sûrement. C’est la technique Tortue Power (copyright ici  !). La Fontaine ne l’aurait pas mieux dit !

tortue2

 

L’objectif est en fait double : il va falloir diversifier ET augmenter. Autrement dit, manger plus, plus varié. Oui, même de la viande rouge, parfaitement ! Et même des crêpes ! (j’ai un secret là-dessus : en fait, c’est bon ! Mais chut !)

 

Remarque : pour celles qui veulent arrêter de manger au contraire, pareil, pas d’aliments interdits, car c’est ainsi que l’on diabolise les aliments. Si on s’interdit le chocolat, on est bien d’accord, le jour où on tombe dessus, c’est… bref… pauvre chocolat…

 

Bien. Le premier problème, si je me fie à mon exemple, c’est qu’on ne sait pas trop quoi manger. Pas trop d’idées. Surtout qu’il est complètement hors de question de cuisiner, ça impliquerait d’utiliser plusieurs aliments en même temps, et ça, c’est l’horreur. Avant même de parler protéines, recettes et tout le tralala, je vous propose donc un premier exercice tout simple : la promenade de santé au supermarché !

 

Exercice 1, force 1 : Martine se promène au supermarché

 

Rien de bien compliqué ici. Vous ne savez pas quoi manger ? Et bien, il est grand temps d’aller voir ce qu’on vous propose ! On va se promener dans tous (T O U S) les rayons du supermarché, et on regarde tout. On lit les étiquettes, on prend les boîtes dans les mains, on se souvient que ouiiiii les Corn Flakes, on adorait ça au collège ! Moi je ne me souvenais même pas qu’on pouvait acheter du thon en boîte (miam le thon en boîte) ! On passe par le rayon biscuits, le rayon boucherie, le rayon yaourts et desserts lactés (je peux vous le faire aussi ici : miam les danettesssss !), on regarde les œufs… Si on est perfectionniste (oh, je sais que vous l’êtes !), on peut même aller se promener au marché samedi matin prochain. On regarde les laitues (ça vous connaissez), mais aussi et surtout les légumes inconnus ou ceux que l’on ne regardait même plus. Il faut ouvrir les yeux. Tous ces produits, je sais bien qu’ils ne sont pas nouveaux, mais il faut les r e g a r d e r avec un œil neuf. Vous pouvez même tenter de les mettre dans votre panier, pourquoi pas ?

Ma maman avait fait quelque chose de super pour moi : j’étais attirée par les Choco-Princes. Donc je les regardais chaque fois, je prenais le paquet et … irrémédiablement je le reposais à la caisse. C’était déjà bien ; et si vous en arrivez là à la fin de la semaine, ce ne sera pas si mal… Ma mère m’a acheté le paquet sans me demander mon avis. Et l’a mis en évidence dans la cuisine sans m’en parler. Je l’ai pris, et j’en ai mangé sans le dire à personne, toute seule. Na !

Ce que je raconte n’est pas aussi anodin que ça en a l’air. L’aide de son entourage est primordiale, mais dès qu’elle se fait trop intrusive, on a tendance à la rejeter violemment. Et il se peut que la famille finisse par baisser les bras. Choisir de ne plus en parler (de ne plus y penser) facilite la vie de tout le monde, j’en conviens. Sauf que mettre la poussière sous le tapis, ce n’est pas joli joli !

Ma famille a fait le choix d’éviter les conflits… en agissant avec douceur. En clair, ma mère n’a absolument jamais cessé de me proposer de manger, de tester, ou juste de goûter. Mais sans insister. Face à un refus, elle changeait de sujet comme si tout était normal. Les bonnes choses étaient toutes à portée de main, elle m’achetait des milliers de trucs (la pauvre !) mais sans les commenter, le plus souvent sans même le mentionner. Les BN étaient là, point. On ne me disait rien dans un sens comme dans l’autre d’ailleurs. Le jour où j’ai avalé tout le paquet de BN pour la première fois, personne n’est venu me dire « c’est biennnnnn !!!! » comme à une enfant. Je l’aurais très mal supporté de toute façon, je n’avais surtout pas envie d’en entendre parler. Ma famille a fait comme si c’était normal.

Au fond, ça l’était.

Mais cet exercice-là est peut-être un peu trop difficile pour notre première fois, nous y reviendrons.

Je me relis, j’aime bien ma dernière phrase ! On dirait un vieux professeur sentencieux ! (J’ai les lunettes, pas la moustache, dommage).

Pour savoir si vous avez validé l’exercice, vous devez être capable ICI de me lister 5 aliments qui vous font envie et que vous n’avez pas mangé depuis très longtemps. Les petits pois et les pommes sont interdits. Les yaourts 0% aussi.

 

Exercice 1, force 2 : Martine achète au supermarché (oui, Martine a de l’argent de poche)

 

Facile, vous achetez ! Je pense même qu’à ce stade là, vous pouvez deviner l’exercice 1 force 3.

 

Exercice 1, force 3 : Martine mange du Kiri

 

Lors de ma première excursion supermarché, j’ai acheté des Kiri (oui, force 2 direct moi, même pas peur !). Et un soir devant la télé, je m’en suis même fait une grosse tartine. Miam !

 

Remarque : finalement maintenant, je trouve que le pain sec, c’est un peu mauvais. Votre cas n’est donc pas désespéré.

 

Plus facile que le Kiri, vous pouvez peut-être commencer par manger une orange à la place de votre pomme. Pour vous décontracter, sachez qu’en équivalent calorie, tous les fruits sont égaux, sauf la banane, elle vaut double !

 

Remarque juste en passant : un verre de jus d’orange correspond à une orange et demi, voire deux. Le sucre passe plus vite dans le sang sous la forme d’un jus (idéal en cas hypoglycémie). Et quand on déteste le goût sucré, on peut le diluer !

 

Exercice 1 adapté : Martha veut arrêter de manger.

 

Martine a une copine : Martha, qui elle mange trop. Ou trop mal. L’étape supermarché et marché est primordiale pour elle aussi. Enfin, à mon avis.

Martha fait ses courses à toute vitesse en allant directement chercher les produits qu’elle connaît, sans prendre le temps de flâner. C’est mal ! Donc on respire un bon coup, et comme Martine, on va se promener dans les allées de Carrouf. Ouah un bon bol d’air frais ! Et on renouvelle un peu ce qu’on met dans le panier, hop hop hop. Il faut prendre plaisir à manger. A goûter. A cuisiner. On vous l’a déjà dit hein ? Ce qui compte, pour Martine comme Martha, c’est de casser les habitudes, casser les rituels. Il faut faire en sorte qu’aujourd’hui soit (un peu, à peine, 0,000001%, on s’en fiche) différent d’hier…

 

Bien, je pense que pour une première fois, on va s’arrêter là. Les filles, à vos Kiri !

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19 mai 2012 6 19 /05 /mai /2012 10:41

atableVoici la rubrique bouffe, nourriture, repas, diététique, manger, miam-miam (beurk-beurk selon l’humeur, on est d’accord), protéines, oméga 3, gras, calories, faim, satiété, fringale, biscuits…

Bref, vous avez compris, on va s’intéresser de très près à ce qu’on met dans notre assiette.

Je me souviens très bien du jour où j’ai signé à l’hôpital mon engagement à prendre 12 kilos. C’était il y a un peu plus d’un an. J’étais complètement paniquée, rien qu’à l’idée de voir mon poids monter sur la balance, la tête me tournait. Et puis je me souviens avoir dit : « Ah mais de toute façon, je ne me souviens plus comment manger ! » .Le professeur a ri et puis « Toutes les filles me disent ça. Toutes. » Ah ouais ? Mais ça ne m’a pas franchement fait avancer. Alors ça serait peut-être bien de les aider, toutes ces petites nanas qui voudraient bien manger, mais qui ne savent plus trop trop comment on fait…

Alors on m’a aidée : l’équipe hospitalière au début, mon entourage, ma nutritionniste surtout.

Et puis je me suis aidée : malheureusement, personne ne pouvait manger pour moi, mais j’aurai volontiers déléguer.

Difficile à réaliser, mais moi je ne sais toujours pas me servir toute seule dans un plat. Paralysée, la petite crevette, à l’idée de trop en prendre ou pas assez. J’ai peur de trop manger. J’ai peur d’avoir faim. J’ai peur de devoir me resservir. J’ai peur qu’il en reste dans l’assiette. Et puis je ne sens rien ! Est-ce que j’ai faim ? Sais pas. Est-ce que je n’ai plus faim ? Sais pas.

Et au supermarché ? Ah oui… le rayon petits pois je connais bien.

« Diversifiez ! »

Facile à dire !

J’ai finalement mixé plein d’ingrédients, et voilà le résultat... Un peu de biologie, un soupçon de nutrition, des conseils, des recettes, des menus et même un patch ! J’espère que ça aidera !

INGREDIENTS :

-       Un peu de biologie cellulaire, parce que pour guérir, il faut comprendre : qu’est-ce qu’un aliment ? un nutriment ? une calorie ? comment le corps utilise-t-il et gère-t-il ce qu’on lui donne à manger ? Pas de bol, je suis biologiste ET prof ! Donc on va travailler !

-       Un peu de physio pour épicer ! D’où vient la faim ? La satiété ? Comment est gérée et stockée par le corps l’énergie apportée par l’alimentation ?

-       Et en plus les filles, je suis suivie par une nutritionniste : hop, une louche de cours de diététique !

-       Des idées de menus. Des recettes ! Des repas progressifs aussi : on commence par du simple et on complique ! Comme les maths, oui oui !

-       Un objectif alimentaire par semaine. On va d’ailleurs commencer par ça.

-       Un p’tit coup d’œil à la balance pour se rassurer, et des objectifs « balance ». Je vous ai concocté le premier patch Balançorette, pour aider à décrocher de sa balance. Radical ! (et plus efficace que balancer son pèse-personne par la fenêtre, car comme jeter ses clopes, ça n’a jamais empêché personne de rechuter) !

 

CONSEILS :

 

Mettre à four chaud pendant plusieurs mois (hé oui, on ne guérit pas comme ça !)

Etre patiente.

Etre indulgente.

Partager son expérience et ses conseils, mais aussi ses doutes et ses échecs (sur le blog, sur facebook, en asso !)

 

Et ça marche !!

 

Ca vous va ?

 

Allez c’est parti !

 

Un p’tit PS pour être complète : ça marche dans un sens comme dans l’autre. Pour celles qui veulent perdre du poids, même menu, on ne change rien. Et ça marche aussi !

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18 mai 2012 5 18 /05 /mai /2012 18:36

 

 

fleur1Aujourd’hui je n’ai pas envie de sourire. Pas trop envie de plaisanter, pas envie de chercher de bons mots. Pas envie de vous faire rire. La raison ? Je suis fatiguée. J’ai des nausées, la tête qui tourne. Dans la rue, j’ai du mal à avancer. Je me demande même comment je vais réussir à rentrer. Mon corps est lourd, je suis épuisée. Ma tête est lourde, je suis si fatiguée. Parfois je vois tout flou. Parfois le sol se dérobe sous mes pas ; je me retiens au mur pour ne pas tomber. Je transpire. Je n’ai pas chaud. Je transpire. Je n’avais jamais transpiré de ma vie. Je suis vraiment fatiguée. On me parle. J’ai du mal à suivre. On me parle encore, je dois me concentrer pour faire comme si ça allait. Parfois il y a maman. Je ne sais pas ce qu’elle dit. Toute mon énergie est déployée à faire semblant que je la comprends, à me retenir pour ne pas vaciller en pleine rue, à hocher la tête d’un air entendu. Mais je ne peux pas faire plus. Donc ses mots… je ne sais pas ce qu’elle dit. Oui oui, tout à fait. Ah non ! Oui, je suis bien d’accord. Je m’appuie contre une rembarde, l’air de rien. Non non tout va bien. Je me sens lourde. J’ai sommeil. Je sens mon cœur qui bat. Il bat fort, j’ai mal à la poitrine. Ça me fait peur, je ne veux pas y penser. Je transpire encore. Mes pensées suivent ce rythme : je pense court, hâché. Je m’entends parler en décalé, ça résonne. Par contre ça ne raisonne pas. Je cherche mes mots. Est-ce qu’elle le voit ? Non ça… ça ne vient pas, je ne me souviens pas.

Arrivée chez moi, je m’allonge. Et je m’endors. Tout de suite. Urgemment. C’était vital.

Voilà. Ca vous est arrivé n’est-ce pas ? Et pas qu’une fois. Plus le temps passe…

Au début, quelle fierté !

C’est dur à avouer.

C’est dur à s’avouer.

J’ai mis longtemps à le formuler. Oui, j’étais contente de m’être mise dans cet état là et d’avoir réussi à le cacher. Ca voulait dire que j’étais la plus forte. Dans le bras de fer entre l’âme et le corps, c’est bien l’âme qui l’avait emporté.

Je suis dualiste.

Enfin, j’étais.

Aujourd’hui pour tout dire, c’est devenu très embrouillé.

Mais jusqu’à peu, il y avait l’âme d’un côté et le corps de l’autre. Le Bien et le Mal. Celle qu’il fallait nourrir, celui qu’il fallait affamer.

Si je ne lutte pas, je continue à le penser. Que le corps c’est sale. Ou que c’est mal.

Et pour se libérer du corps, il fallait cesser de répondre à ses demandes. Il fallait être capable de s’en détacher.

Il a faim ? Je ne le nourris pas. Pas besoin.

Il demande du repos ? Je vais aller marcher, ça lui apprendra.

Il a mal ? Je vais continuer à le solliciter.

Un jour j’ai lu que les anorexiques avaient une résistance à la douleur complètement hors norme.

Quelqu’un de normal ne peut pas lutter contre la faim épouvantable que je me suis imposée. Contre les malaises atroces que je me suis infligés. Contre la fatigue, le sport, les activités intellectuelles encore et encore…

Ça voulait donc dire que j’étais plus forte que les autres ? Que j’endurais ce que personne n’était capable d’endurer ?

Ça m’a rassurée.

Démesurément rassurée.

Parce que je croyais que j’étais la plus faible. Celle qui ne savait qu’écouter son corps sans savoir lutter. Je regardais les autres : ils n’étaient pas fatigués, ils n’avaient pas faim, ils mangeaient vraiment beaucoup moins…

Alors non ? C’était moi la plus résistante ?

Oui.

Mourir de faim qui en est capable ?

Tenir debout avec mes 14 d’IMC, qui le fait ?

J’étais volontaire.

Voilà une qualité.

Je ne sais pas, ça m’a rassurée. J’avais là la preuve que j’avais une qualité.

Et que les maux que je me faisais endurer, personne d’autre ne pourrait les supporter.

Et moi qui croyais…

J’ai réfléchi.

Et c’est exactement là que j’ai commencé à guérir. Le jour où je me suis dit que ma force, ma volonté et mon courage, j’allais les employer à grossir. Si c’était bien vrai que je possédais ces facultés, et bien j’allais les détourner et arrêter de les laisser me détruire.

J’allais me prouver encore une fois que j’étais la plus forte.

 

Putain, j’allais m’en sortir.

 

Je me suis allongée et j’ai dormi.

Parce que mon corps l’avait réclamé.

 

 

 

 

 

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4 mai 2012 5 04 /05 /mai /2012 10:55

ABC

Avec le film, vous découvrez l'une des rubriques du blog : l'ABCdaire.

Avec l'ABCdaire, on découvre, lettre après lettre, avec humour, les différents aspects de la maladie. L'anorexie mentale est une maladie extrêmement stéréotypée : on retrouve exactement les mêmes schémas de pensée chez tout(e)s les malades. C'en est troublant ! D'un malade à l'autre, ce les mêmes mots, les mêmes phrases, les mêmes comportements... Comme lorsque l'on a la grippe et que l'on présente tous les mêmes symptomes.Mon expérience permet donc un peu de généralisation.

 

Avec le film, on découvre le A !

 

Bon visionnage

 

*

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3 mai 2012 4 03 /05 /mai /2012 23:05

SURPRISEEEEE !!!!!!


 

 

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27 avril 2012 5 27 /04 /avril /2012 11:37

A l'auto-école, j'ai bien galéré. Il fallait penser à tout : le volant (les deux mains sur le volant, on ne touche pas la partie inférieure !), les vitesses (main droite, pas le droit de regarder !), il faut regarder devant (tiens on dirait ma voisine, là-bas, sur le vélo), derrière (ouahou ! la dernière Audi, juste derrière !!), rétro (même les portières Audi sont jolies ;) ), angle mort (petit jeté de regard au dessus de l'épaule, classe)... Il faut avoir en tête les proportions de sa voiture (cette place là-bas ? Jamais ! Je ne rentrerai J A M A IS !), il faut surveiller la vitesse, contourner les obstacles, prévoir, anticiper et rester concentrée... Bref, j'ai bien galéré.

 

Finalement j'ai eu mon permis.

 

Bon, du troisième coup.

 

Ensuite j'ai continué à bien galérer dans ma voiture rouge (qui n'est pas une Audi d'ailleurs, c'est bien regrettable).

 

Quoique, quand on voit ses portières, peut-être n'y-a-t-il rien à regretter.

 

J'ai failli me tuer sur l'autoroute.

 

J'ai transpiré. J'ai ragé. J'ai beaucoup calé.

 

Bref, j'ai galéré.

 

Et hier, demi-tour risqué sans peiner, je sifflote au volant, démarrage en côte sans même y penser, clignotant, manoeuvre... j'ai tout géré.

 

C'est devenu facile, voire même automatique.

 

Pour me sortir du cercle vicieux de l'anorexie, j'ai bien galéré. Il faut penser à tout : garder les mains sur le volant (l'anorexie aime bien prendre le volant à ma place), regader devant (ça sera mieux !), derrière (il faut la distancer, mais ne pas l'oublier ni la semer), sur les côtés (on est tellement mieux accompagnée), attention à l'angle mort, petit coup d'oeil par dessus l'épaule, classe. Il faut avoir une idée des proportions (ce jean taille 32, je ne rentrerai jamais, J A M A I S !), il faut surveiller la vitesse (puis plus trop finalement), contourner les obstacles, prévoir, anticiper et rester concentrée...

 

Bref, j'ai bien galéré. 

 

Et je galère encore.

 

Mais finalement, je l'aurai, ma liberté.

 

J'ai failli me tuer.

 

J'ai transpiré. J'ai ragé. J'ai beaucoup calé.

 

Mais aujourd'hui, je me suis cuisiné un super déjeuner. Et j'ai tout mangé. J'ai tout géré.

 

Ce n'est pas encore facile, ni automatique.

 

Mais je vais y arriver.

 

Alors voilà ce que je propose. Un blog PRATIQUE, pour raconter comme ça s'est passé. Avec toutes les questions que je me suis posée, tous les problèmes, psychologiques, pratiques, comiques, absurdes, physiques, compliqués, alambiqués, que j'ai dû, et que je dois encore affronter. Parce que je me suis sentie bien seule avec tout ça à ce moment là. Je dois donc partager.

Un blog DYNAMIQUE. On pose des questions ! On réagit !

 

Et un blog surtout... pour ne pas oublier.

 

C'est mon blog rétroviseur.

 

C'est le guide de l'anorexie pour les nulles !

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