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  • : L'anorexie mentale... pour les nulles
  • : Voici le guide de l’anorexie pour les nulles ! Jeune adulte, atteinte d’anorexie mentale, aujourd’hui sur la voie de la guérison, je souhaite partager mon expérience par des chroniques concrètes, drôles et décalées, sur des questions dont les réponses m’ont tant manquées. Des questions les plus basiques, que l’on n’ose poser à personne, aux plus profondes, tout sera traité, sans fausse pudeur, ni tabou, mais en sachant garder un peu de légèreté. A l'usage des malades, et de leur entourage.
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3 juillet 2012 2 03 /07 /juillet /2012 17:50

piscine2

 

J’ai repris du poids. On m’a dit Bravo bravo. C’est vrai, ça ne se voit plus trop. T’es toute mimi. Oh, oui, j’ai bien grossi. Tu es presque guérie ! Youpi, je me suis dit, à bas l’anorexie.

Je ne dis plus non à un resto. J’ai mangé des kilos de pâtes carbo. Un verre de rosé ? Bien sûr, je dis, et je tends mon gobelet. Je n’avais plus envie d’y penser. Tu es guérie. Plus de maladie. Un week-end chez des amis ? Oui oui oui ! Sans rien préparer, sans rien refuser, et sans hésiter. Non, non, je n’ai rien compté. A bas les calories. J’ai même cuisiné. Tu es toute jolie, ma chérie. Je me suis resservie. Tu as de la marge, toi. A bas l’anorexie ! Tout ça c’est du passé, et droit devant pas de maladie : voilà ma nouvelle vie.

Je ne vous ai même pas écrit.

Pourtant, je sais, je vous l’avais promis.

Vous, vous m’avez beaucoup écrit.

Vous avez réclamé ! A juste titre pardi !

Je me disais : plus tard, plus tard. Là tu vis. L’anorexie c’est fini. Profite, poupée, tu l’as bien mérité. Tu as bien travaillé pour ta santé, maintenant tu peux te laisser aller.

Et puis quelle énergie ! L’anorexie, c’est bien fini.

Sauf que.

Sauf que, voilà… j’ai merdé.

Je suis seule ici. 48 heures, toute seule dans la maison de vacances de mes parents. Isolée. Pas de net. Pas de téléphone. Pas d’ordi. Seule ici. Alors j’ai réfléchi.

J’ai pris le temps de me poser.

De me poser.

Pour me reposer.

Dieu merci.

Je suis épuisée.

En fait, c’est comme si j’avais été assommée.

J’ai perdu un round clé. Par KO. Sans lutter.

Je suis restée sur le pavé.

Rétamée.

Putain, je me suis battue des mois entiers ! Je l’avais butée ! La dernière fois que je l’avais regardée, c’était sûr, je l’avais tuée. Elle gisait, là, ensanglantée. Crevée, la saleté. Anorexie ! Je l’avais tuée !

J’ai envie de crier.

Ca ne finira donc jamais ?

Dès que j’ai eu le dos tourné, elle s’est relevée. Discrètement, évidemment. Je n’ai rien vu, rien entendu. Elle ne s’est surtout pas montrée cette fois-ci. Elle a adopté une nouvelle stratégie. Elle s’est tapie, comme une souris.

Elle m’a laissée manger. Elle m’a laissée croire que tout était fini.

Putain les filles, j’ai maigri.

Pas tellement.

Mais ca ne m’était plus arrivé depuis des mois entiers.

Surtout, je suis tellement fatiguée.

Aujourd’hui j’enchaîne les hypoglycémies.

J’ai bien merdé, ça oui.

Pourtant, j’ai mangé. Comme jamais.

Mais ce que je ne vous ai pas dit. Ce que je ne me suis pas dit, c’est que

J’ai nagé

J’ai marché

J’ai très peu dormi

Je suis beaucoup sortie

Je ne me suis jamais posée

Gymnastique

J’ai beaucoup conduit

J’ai très peu dormi

Gymnastique

Ici ou là j’ai dû sauter un repas

J’ai eu froid

Je suis encore sortie

J’ai dansé

J’ai un peu fumé

Parfois picolé : ça faisait des calories

Alors j’ai dansé

Vous voyez, elle n’était pas tout à fait partie. Mais pas le temps d’y penser : je suis sortie.

Gymnastique

Je me suis grillée : pas besoin de compter, je savais bien que j’allais tout dépenser.

Pas besoin de me peser. Je le savais.

J’ai frotté, j’ai astiqué, j’ai nettoyé, des après-midis entiers.

C’était enfoui.

Je suis sortie.

Je sentais la fatigue arriver. Vite, gymnastique pour l’oublier.

Je suis sortie.

Et puis…

Ici j’ai été obligée de penser.

Avant ma série d’hypoglycémies, je ne vous aurais sans doute pas écrit.

Sauf que j’ai été durement frappée, et que je suis tombée.

J’ai mal.

J’ai mal.

Je viens encore de manger : ma tête tournait.

J’ai mal au ventre.

Je m’en veux d’avoir autant mangé.

Je m’en veux d’avoir autant bougé.

C’est à nouveau tout embrouillé.

J’ai mal.

Mais je ne vais pas pleurer.

Je me suis trainée jusqu’à ce cyber-café. Je vous ai écrit. Puis je vais rentrer. J’ai 110 ans. Je vais me reposer.

Et plus jamais je vais cesser de penser.

Promis.

On n’est jamais guérie.

Je vais me reposer. Demain je me relèverai. Encore plus forte.

Je vais retourner sur le ring. Je vais me bagarrer. Et continuer à gagner.

Mais putain, quelle saleté.

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19 juin 2012 2 19 /06 /juin /2012 21:27

atable

 

Qu’est-ce qu’on mange aujourd’hui ?

 

Les filles, beaucoup de fatigue, peu de temps... un projet surprise pour le blog en cours... Pour toutes ces raisons, pas de belles chroniques illustrées cette semaine. Mais promis juré, je vais me rattraper ! Et puis vous le savez, je suis toujours là, via vos commentaires, vos messages ; je réponds aussi vite que possible, pardonnez les petits délais parfois. Jusqu’à présent, j’ai réussi à répondre à tout le monde !

Comme vous m’en faîtes très régulièrement la demande, je vais détailler tout ce que je mange dans une journée. Au hasard, j’ai choisi la journée de samedi dernier. Voici en exclusivité mon menu ! Evidemment il n’est pas parfait, évidemment il ne vous conviendra pas et ce pour cent mille raisons (d’ailleurs j’ai bien hâte que vous me les donniez !), mais peut-être cela sera malgré tout une bonne base de départ pour créer vos propres repas. Rappelez-vous cependant que la clé de la guérison, ce n’est pas de se conformer à un menu pré-établi et toujours identique mais bien de manger à sa faim et varié. Et sans culpabilité !

 

Remarque : au cas où vous l’auriez oublié, manger est VITAL. Si vous ne mangez pas, vous mourez. Si vous mangez, vous vivez. Assez binaire somme toute. Vous ne culpabilisez pas de sentir votre cœur battre que je sache ? Bon. Alors hop hop hop... A table !

 

D’abord, le petit-déjeuner

 

50 grammes de céréales

Du muesli avec plein de noisettes et d’amandes entières : ah c’est trop bon ! En plus il y a des acides gras essentiels dans les fruits oléagineux qui aident à avoir une belle peau, de beaux cheveux et de beaux ongles ! Je vous jure, je suis plus belle chaque fois que je mange une noisette, ça se voit à l’œil nu ! Pour preuve ce dialogue entre mon copain et moi dimanche dernier :

Mon copain : tu as l’air fatigué.

Moi en train de ronchonner, la tête dans mon café : sans doute parce que je suis fatiguée.

Mon copain : mange donc ton muesli c’est bon pour la santé.

(il bosse chez Nestlé)

(Nan je rigole)

Moi : miam une noisette

Mon copain : Mais tu es toute belle ! Tu n’as plus l’air fatiguée !

Moi : Merci la noisette ! »

Vous me croyez maintenant ?

Pas très crédible mon dialogue ?

Comment ça j’ai pas de copain mais juste un chien ?

Et les chiens ne parlent pas !!!!?????????

Du jus d’orange (la vitamine C les filles ! Pour avoir la pêche (ou la banane) -et non l’orange, c’était un piège-)

Un grand café au lait

 

A 10h

 

10 heure, c’est l’heure super-extra de la journée. Je vous raconte tout de suite pourquoi.

Quand sonne 10 heure (ou 11 heure, hein, je ne suis pas psychorigide de l’heure. Des fois aussi j’enchaine direct après le petit-déjeuner, même pas peur !)

Bref, quand arrive l’heure du goûter, -ou pas-, je me dirige vers cet établissement absolument fantastique et merveilleusement français : la BOULANGERIE !

La boulangerie ! La boulangerie ! Ma maison d’adoption ! (J’exagère un peu là)

J’essaie d’en changer souvent pour varier les plaisirs ! Diversité, diversité !

J’entre donc dans la boulangerie de mon choix. Je regarde concentrée les vitrines avec beaucoup d’intérêt. Puis je choisis un gâteau, je le pointe du doigt, je souris bêtement à la boulangère (encore plus bêtement quand la boulangère se révèle être un boulanger. Je ne vous raconte même pas s’il s’avère qu’il est musclé). Puis je me pose sur un banc au soleil et je déguste. Ou je flâne en mangeant doucement.

Notez que si la boulangère a transmuté en boulanger musclé, j’ai tendance à retourner en magasin plus souvent. Oui. Pour vérifier les pâtisseries évidemment.

Je suis sûre qu’au moins sur ce point, vous approuvez.

 

Petite remarque en passant : ça n’a l’air de rien, mais « se poser sur un banc » pour manger, cela relevait pour moi de l’exploit. Cela signifiait qu’il allait falloir manger devant d’autres gens. Et forcément, ils allaient penser que j’étais... je le dis ? C’étaient des pensées si fortes ! Jevous le dis : j’étais persuadée de lire dans les yeux de chaque passant un mépris le plus total. Pour eux, et donc pour moi, j’étais une grosse vache sans volonté. Qui se laissait aller.

J’ai conscience aujourd’hui du ridicule de ces pensées. Mais je voyais tous ces gens qui me fixaient. Et j’étais intimement persuadée qu’ils me jugeaient. Quelle vanité au fond ! Ils ne devaient même pas me remarquer, moi la petite crevette fluette recroquevillée sur son banc qui émiettait son sablé.

 

Force 2 de mon exploit : manger debout, en marchant et en regardant les vitrines. C’est-à-dire sans être entièrement accaparée par le seul fait de manger. Au départ, mon fameux sablé, je mettais une bonne heure à le manger. Je suivais tout un rituel compliqué : séparer le chocolat (très important ça), émietter le sablé, le tremper dans une boisson chaude pour surtout ne pas avoir à mâcher... Erreur fatale : les filles, c’est quand même vachement bon (l’adverbe n’est pas choisi par hasard, notez) un sable croqué en entier !

 

Force 3 de l’exploit : recommencer recommencer recommencer ! Jusqu’à ce que ça ne soit plus un exploit !

 

Bon, je vous dis aussi mon force 4, c’est une grande victoire : je fais un peu de gymnastique et il y a toujours un stop boulangerie sur le trajet du retour. Il y a peu, devinez qui j’ai croisé dans la rue alors que je mangeais mon goûter ? Les super blondes toutes musclées du cours d’abdo-fessiers ! Et vous savez quoi ? J’ai repris une bouchée ! En les regardant droit dans les yeux ! Na ! Je m’en fiche bien maintenant de ce qu’elles peuvent penser !

Je peux être fière de moi, vous ne trouvez pas ?

Hop une fleur, je sais je sais.

 

A midi

 

Des légumes ! Plein ! Je mets un peu d’huile dans ma poêle, je coupe du poivron en lanières, de la tomate en dés, de l’oignon en rondelles... Et je fais revenir, puis cuire longtemps à feu doux. Un peu de soja pour relever le tout.

Pour les protéines, j’ajoute 100 g de tofu en dés. Je raffole du tofu, je vous conseille d’essayer. Froid dans la salade, chaud dans la soupe ou avec des légumes, top ! Sinon deux œufs durs font très bien l’affaire !

Vous pouvez alterner avec des crudités, du tofu cru donc et une vinaigrette maison !

Et pour les féculents, pâtes chinoises à volonté. Il faut au moins que vous remplissiez 8 cuillères à soupe une fois cuites. C’est un minimum, pas un maximum, on est bien d’accord.

Un yaourt, un fruit font mon dessert.

 

A 16 heure

 

Un fruit (j’essaie de varier) et un laitage (du fromage, du lait, un yaourt... les trois ensemble parfois !).

Des fois je rajoute du jambon, je sais c’est bizarre mais moi je trouve ça trop bon !

 

Le dîner

 

Je refais aussi bien que le midi : légumes à volonté avec une cuillère à café d’huile, 8 cuillères à soupe de lentilles cuites, deux tranches de jambon. Et puis du fromage blanc et un fruit ou une compote !

 

Avant de faire dodo

 

Souvent vers 23h j’ai à nouveau faim. Au début je me couchais avec des crampes d’estomac, je m’en fichais bien d’avoir la tête qui tournais. Sauf que je me réveillais toutes les demi-heures, je transpirais, il arrivait qu’au milieu de la nuit je sois réveillée par mon cœur qui s’emballait.

Je me souviens de toutes ces fois où paniquée j’essayais de respirer profondément pour calmer mon cœur qui s’affolait.

J’étais terrorisée.

Mais l’idée de manger ne m’effleurait même pas. Je ne crois pas une fois y avoir pensé alors que je restais, les yeux écarquillés, allongée dans mon lit à essayer de ne pas hurler.

Il y avait aussi ces douloureux élancements dans la poitrine. Est-ce que j’allais vraiment mourir ? Là, toute seule dans mon lit ?

J’avais peur de la nuit. Et pourtant, la nuit me soulageait : la faim n’existe pas, du moins je le croyais, au pays de Morphée.

Depuis que je soulage ma faim avant d’aller me coucher, les filles, je dors bien ! Plus de suées, peu de cauchemards, plus de douleurs ! Incroyable ! Donc, hop deux grosses tartines avec du fromage, zou les BN, par ici les crêpes, la chantilly, le chocolat... Tout peut y passer, je fais des plongées décomplexées dans mon garde-manger !

 

 

Voilà pour mon samedi !

Sur ce, je vais me coucher, vraiment trop de fatigue accumulée ! Et il faut savoir se reposer !

 

PS 1 : Mes chaussettes ont grandement apprécié la fête de vendredi dernier !

PS 2: Pour celles qui ne comprennent rien au PS 1, référez-vous au manuel de survie de vendredi :)

 

 

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16 juin 2012 6 16 /06 /juin /2012 13:02

Une erreur s'est glissée dans l'article d'hier, manuel de survie n°3.

 Mais je ne vous dis pas laquelle !

Caro_panda.jpg

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15 juin 2012 5 15 /06 /juin /2012 15:07

danseuse

Manuel de survie n°3 : la prise de poids

 


J’ai reçu beaucoup de messages de jeunes femmes en voie de guérison, qui prennent tout doucement du poids et qui s’inquiètent.

Et qui s’inquiètent.

Et qui s’inquiètent.

Genre gros nuage noir au-dessus de la tête, nœuds dans le cerveau, embrouilles compliquées à gérer.

Comme je vous comprends !!

Des embrouilles, on peut s’en faire. C’est normal ! Et pour plein de raisons !

Il y a des petites nanas qui sont encore à fond dans la maladie et qui n’arrivent pas à prendre du recul.

Il y a celles qui ne savent pas quoi manger, qui croient qu’elles mangent trop ou pas assez, pas comme elles veulent, pas comme il faut...

Il y a cette peur de perdre toute maîtrise, il y a celles qui veulent encore tout contrôler.

Il y a les jeunes femmes qui s’inquiètent de leur silhouette, présente et future. Et puis celles qui s’en moquent comme de leur dernière chaussette ! (je parle pour elles, moi je ne m’en moque pas de mes chaussettes. D’ailleurs j’aime bien les dépareiller artistiquement, genre une rose à rayures, une rose à pois, ça déclenche des levers de sourcils lorsque j’envoie balader mes baskets, j’adore. Tiens ce soir je vais à une soirée No Shoes –chacun ses soirées, hein-, je vais m’appliquer sur ma tenue de pieds en pensant à vous, promis. Au moins, si on se croise, vous me reconnaîtrez. Héhé.)

 

Je ne pourrais pas tout vous dire aujourd’hui. Je vais essayer d’aller à l’essentiel et de balayer toutes vos inquiétudes... N’hésitez pas à m’écrire si vous avez besoin de précisions mesdemoiselles (ou à réagir, je vous attends sur Facebook !)

 

Petit un : le bien connu « Ouah mais je ne maîtrise plus rien !!!!!!!!!! »


Je m’en souviens très bien, c’était en juin l’année dernière. J’avais repris mon premier petit kilo, un petit kilo de beauté ! Et je recommençais tout doucement à manger. Mais il fallait que je sois seule. Quelle honte de manger devant les autres ! A table, au-dessus de ma tête clignotait, c’était obligé, une gigantesque flèche. « ANOREXIQUE », la flèche criait.

J’étais persuadée que le monde entier scrutait chacune de mes bouchées. Je devais donc faire honneur à mon statut, en ne mangeant que de la laitue.

Ma sœur ne m’avait pas encore vue amaigrie. Elle est venue me rendre visite. Je la soupçonnais de guetter les symptômes de la maladie. Alors au restaurant, je n’ai rien voulu avaler. J’avais faim. Bon Dieu, j’avais faim. Je souriais. Non merci. Non merci. Non, pas de plat, pas de dessert, juste une entrée, merci.

Et puis on est rentré. Ma sœur est allée se changer. Ma tête tournait. Je ne sais même plus de quoi on avait pu parler. Avais-je seulement été capable d’articuler une phrase en entier ?

Alors je me suis cachée pour manger.

J’avais faim.

Terriblement faim. Je ne pouvais plus lutter. Je lâchais les vannes, oui... mais cachée.

Et quand j’ai commencé à manger ce jour-là, j’ai eu peur de ne jamais pouvoir m’arrêter. J’ai littéralement paniqué, je me suis mise à pleurer. Affolée, je me répétais : « tu ne maîtrises plus rien ! Tu ne maîtrises plus rien ! »

Plus de boulot, plus de chéri, plus que cette putain de maladie. Qu’allait-il m’arriver si on me l’enlevait ?

Les filles, après cet épisode, j’ai rechuté.

Donc vous allez lire attentivement ce qui suit.

 

Petit deux : l’équation qui tue


Guérir = NE PAS MAITRISER

Maintenant je peux revoir la scène et l’analyser. Parce que mes neurones se sont reconnectés. Ce repas, si j’avais voulu en profiter... et bien j’aurai mangé. Et aujourd’hui je pourrais vous raconter tout ce que ma sœur et moi nous nous étions confié ce jour-là. Mais non, j’étais complètement assommée, renfermée, occupée à gérer...

Il faut que vous compreniez que ce qui définit l’anorexie, ce n’est pas tant la perte de poids que le contrôle du poids.

Vous voulez contrôler.

Au moins ça.

Ca, vous le pouvez.

Vous pouvez décider de ce que vous allez manger. Ou pas.

Contrôler jusqu’à en crever.

Tant que vous ne vous libèrerez pas de ce contrôle, vous ne guérirez pas. Rechute assurée.

100% garanti.

Je n’ai pas commencé par « décontrôler » ce que je mangeais. J’ai commencé par lâcher sur d’autres sujets... J’aime bien faire tout parfaitement. Quand je lis un livre, je lis tout, de la première ligne à la dernière. Mon dernier polar, j’ai sauté trois chapitres. Au Musée, j’aime TOUT voir, et tout lire. Maintenant parfois, je me contente de flâner et de regarder. Sans lire, sans me faire expliquer.

Le dessin qui illustre ma chronique aujourd’hui ne me paraît pas parfait. Je me suis fait violence pour ne pas tout recommencer.

Vous comprenez ?

Si vous voulez guérir, c’est pareil. A bas les repas « légers légers », à bas les repas hyper-équilibrés, calibrés, pesés, mesurés, contrôlés. Un peu de spontanéité !

Et arrêtez de vous peser. Votre prise de poids, non, vous ne la contrôlerez pas. Alors laissez tomber, et mangez !

 

Petit trois : l’archi-connu « Mais même en contrôlant, je grossis !!!! »


Vous prenez du poids en ne mangeant que des aliments « autorisés » ?

Alors qu’est-ce que ça va être, n’est-ce pas, le jour où vous allez enfin vous lâcher ! Je ne vous raconte pas !

Allez, allez, respirez et lisez ce qui suit (c’est la prof de SVT qui parle ici) :

Votre corps pour fonctionner a besoin d’énergie. Cette énergie, vous le savez, il la puise dans ce que vous mangez. Les aliments que vous ingérez sont digérés puis assimilés (ce sont les fameux nutriments qui passent dans le sang) et votre super corps les utilise pour faire fonctionner ses cellules, pour les réparer, les renouveler, les mettre en mouvement tout ça tout ça. Il fait aussi des stocks, qu’il utilise tout au long de la journée (vous ne passez pas votre vie à manger, on est bien d’accord) ou en cas de restriction.

Les aliments que vous ingérez apporte une quantité d’énergie que l’on mesure en calories.

Il faut que vous compreniez ceci :

1 Calorie de laitue = 1 Calorie de Coca = 1 Calorie de flan = 1 Cal de steak et je peux continuer à l’infini

Simplement, pour avoir le même nombre de calories, il faudra beaucoup de laitue, et peu de Coca.

Pour prendre du poids, c’est tout simple, il faut apporter plus d’énergie (plus de calories) au corps qu’il n’en consomme.

Exemple : je mange quinze kilos de laitue par jour, et je ne bouge pas une oreille de la journée (là, pour visualiser c’est facile, imaginez un panda heureux, c’est-à-dire dans un eucalyptus : c’est exactement ça). Dans ce cas, j’ai mangé plus de calories que je n’en ai dépensé, donc je grossis. Avec de la laitue oui oui !!!

PS : ceci est un exemple, il n’est pas recommandé de manger 15 kilos de laitue par jour. Par contre, si vous y arrivez, je veux bien recevoir un petit mail, pour que je puisse vous féliciter.

Autre exemple : je mange super équilibré, jamais de gras, jamais de sucrerie, et je me suis bien reposée. Au total j’atteins les 2000 Cal, soit plus que ce que j’ai dépensé, alors je prends du poids.

OUI MAIS JE SUIS FRUSTREE ! Et surtout je ne guéris pas ! Guérir, c’est manger normalement. Qui ne mange jamais de gras, jamais de sucreries ?

Donc je peux atteindre les 2000 Cal en remplaçant 3 kilos de laitue par... je ne sais pas... une cuillère à soupe d’huile d’olive pour l’assaisonner ?

Et sachez enfin, que si 1 calorie = 1 calorie, la laitue apporte aussi des micro-nutriments (des nutriments en toute petite quantité) dont votre corps a besoin pour fonctionner. Mais l’huile d’olive aussi. Et le flan pâtissier aussi. Manger équilibré, c’est manger varié, pas frustré. OK ?

 

Petit quatre : Ok, ok mais quand est-ce que ça va s’arrêter ?


Une de mes plus grosses peurs au début, c’était de grossir à l’infini. J’allais devenir obèse, c’était sûr. Un énorme tas, je ne vous raconte pas. Je me disais en plantant ma cuillère dans mon flan pâtissier et en le voyant trembler que c’était une splendide métaphore de mon futur moi.

L’horreur, la métaphore du flan pâtissier. Evitez de visualiser.

Sauf que c’est faux. Votre poids, il va se stabiliser. Tout seul comme un grand, oui oui, parfaitement.

Votre corps va se réguler parce qu’il y a moins d’urgence à stocker. Une fois les réserves vitales reconstituées, lorsque le bateau ne prend plus l’eau, ça va se calmer. Plus de fringales, plus de pulsions, parce qu’elles ne seront plus vitales.

Attention à celles qui continuent à tout contrôler : les pulsions naissent quand on se frustre mesdemoiselles. Si vous voulez éviter un jour de vous enfiler trois tablettes de chocolat d’affilée, il faut absolument recommencer à en manger.

Il faut s’y h a b i t u e r.

Et le chocolat apporte un super micro-nutriment : le magnésium, et quoi que vous me disiez, ce n’est pas dans votre laitue que vous le rencontrerez.

Et puis doucement, vous allez sentir à nouveau la faim et la satiété et réapprendre à vous écouter. Il y a des jours où vous aurez moins faim, des jours où vous dévorerez.

 

Et puis voilà.

 

Tout simple quoi !

 

Bon week-end !

J'emmène mes chaussettes danser !

 

**

 

 

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12 juin 2012 2 12 /06 /juin /2012 15:29

atable

 

 

 

 

 

 

 

 

semaine4.jpeg

 

 

Comme vous êtes très sages, vous avez bien entamé le processus d’habituation. Et je vous en félicite.

Et bien, c’est tout simple : cette semaine, vous allez continuer !

Je précise : vous allez continuer à manger de nouveaux aliments ET remettre au menu très régulièrement les nouveautés des semaines passées jusqu’à ce que vous n’en ayez plus peur et que ces aliments deviennent communs.

Attention à bien varier les catégories d’aliments que vous testez : le poulet c’est bien (je sais que vous avez lu attentivement la rubrique « A table semaine 3 » ;) ), mais on n’oublie pas d’essayer de nouveaux féculents (miam les lentilles, miam le blé, miam le pain de seigle !), de nouveaux fruits et légumes (en plus on entre dans une super saison, à vous melons, pastèques, fraises, cerises, courgettes et poivrons !!) et on ne laisse pas les laitages de côté (même le fromage qui ne sent pas bon, pour vous, c’est bon. Je vous autorise quand même à commencer par des fromages qui sentent le plastique, style Babibel, parce que je suis décidément trop sympa. Aussi parce que moi j’aime bien le Babibel. Et le Kiri.).

 

Comment ça le Kiri je vous l’avais déjà dit ?

 

Mais tout ça, c’est du déjà vu. Donc aujourd’hui on va s’intéresser à l’autre côté de la force obscure : après la diversification, parlons un peu quantité.

Il est bien évident que si vous voulez guérir, il va falloir manger davantage.

Plus.

Beaucoup plus même.

Beaucoup plus tout le temps, à tous les repas.

 

Ok les nénettes ? Parées ? On est parti.

 

Préambule :

 

Quand on doit envisager de manger plus, la première question qui se pose est évidemment celle de l’appétit. Est-ce que j’ai faim ? Est-ce que j’ai encore faim ? Est-ce que je suis calée ?

Sachez, mesdemoiselles, que vos sensations sont faussées par la maladie. Il se peut que vous n’ayez plus du tout de sensation de faim ou plus du tout de sensation de satiété. Il se peut aussi que vous ayez encore des sensations, mais qui soient complètement dérégulées par votre état. C’était mon cas, et ça l’est encore parfois : je ressens la faim souvent beaucoup trop tard, quand je suis proche du malaise. Et symétriquement, pour que ma faim s’apaise, il faut attendre très très (trop !) longtemps après le repas. C’est dur à vivre, je le sais bien ! L’essentiel est d’en avoir conscience pour pouvoir le gérer. Par exemple maintenant, dès que mes mains tremblent un peu, je mange, faim ou pas faim, pour ne pas faire de malaise. Nous reviendrons sur tout ça la prochaine fois, mais dîtes- vous une fois pour toutes que vos pensées et vos sensations sont FAUSSES. Même si vous êtes persuadées du contraire. Ca aide beaucoup !

 

1.    1.  Les repas

 

Petit relan professoral : aujourd’hui je mets des titres numérotés.

Tiens on va même souligner.

Et en rouge !

 

1.     1. Les repas


Ah ! Beaucoup mieux !

Mes chéries, il va falloir manger TROIS fois par jour + 2 collations MINIMUM.

Ouf, c’est dit.

Vous êtes toujours là ?

Il est hors de question de déroger à cette loi.

Encadrez en rouge. A apprendre par cœur pour la prochaine fois.

Ces trois repas et ces deux collations, elles sont indépendantes de vos envies, de votre faim, de votre humeur. Vous voulez guérir heinnnn ? Alors on adopte la Normale-Attitude direct, on mange à table au petit-déj, au déjeuner et au dîner. Et on prend son en-cas à 10 h et et à 16 h. Et surtout avec des horaires réguliers et normaux. Le déjeuner, c’est quelque part entre midi et 14h. Pas à 17h. On est bien d’accord ?

Voilà.

Rien à ajouter : il n’y a pas à discuter ce point.

Bon et puis en vrai, j’ai trop hâte d’écrire le petit 2 en rouge souligné en rouge. Donc je fais bref.

 

2.    2. Oui mais ça fait trop, j’ai l’impression d’avoir trop mangé, et en plus je n’ai pas faim au repas suivant, et d’abord on pourrait y aller progressivement, et je ne suis pas contente, et ça ne va pas du tout, qu’est-ce que c’est que cette affaire, je vais exploser, mon ventre a doublé, je suis serrée dans mon pantalon, je ne me sens pas bien, j’ai la nausée…

 

J’adore les titres !

Bon celui-là est peut-être un peu longuet, j’admets.

 

Il va vite se poser le problème bien connu du J-ai-trop-mangé*. Pour en parler, passons aux titres en vert.

 

* le problème du J-ai-trop-mangé : problème bien connu des nanas en général, malades ou pas, qui ont l’impression de ne plus rentrer dans leur pantalon chaque fois qu’elles avalent un carré de chocolat. Il semblerait que ce problème grave très répandu n’ait aucune base scientifique valable et soit le fruit d’une imagination sur-développée. En un mot, vous êtes créatives.

NB : voilà comment transformer un problème en compliment. Bonne leçon de vie à s’auto-appliquer sans limitation.

 

2.1  Le problème du J-ai-trop-mangé Number One

 

 Top le vert !

Votre corps a perdu l’habitude de manger si souvent ? Ou autant ? Je sais (je sais tout !). Donc du coup, après le repas vous avez mal à l’estomac. Il est lourd, il est pèse une tonne. Vous avez même parfois l’impression que vous l’avez lesté avec des cailloux. Horrible.

 

Horrible.

 

Je le redis, parce que c’est vraiment vrai. Ca fait super mal de chez super mal.

 

Et en plus ça met des heures et des heures avant de passer.

 

Mes premiers repas corrects m’ont énormément fait souffrir. Je me souviens en particulier d’une fois où ayant dîné vers 19h, j’étais encore recroquevillée dans mon lit à 5h du matin à souffrir le martyr car je n’arrivais pas à digérer.

 

Et bien, je vous le dis : tant mieux si vous souffrez !

 

Ouais, je suis comme ça ! Quelle saleté !

 

Oui ! Tant mieux ! Ca veut dire que vous êtes en train de guérir !

 

Plus sérieusement, ces douleurs sont normales. C’est un mal pour un bien et ça va passer. Il ne faut surtout pas se décourager à cette étape. Surtout pas. Je vous le promets, ça va passer. Et c’est la preuve que vous vous donnez les moyens pour vous en sortir.

 

Voilà ce qu’il faut vous dire :

-       - Votre estomac est un authentique paresseux et pendant tous ces longs mois, vous l’avez encouragé à buller. Il était tranquillou, au bord de la piscine à roupiller, et voilà que vous le sortez d’un coup du paradis des bidons pour le remettre au boulot. Pas étonnant qu’il fasse savoir son désaccord.

-       - Bonne nouvelle : les estomacs ne sont pas syndiqués. Vous pouvez le remettre à bosser sans risque pour votre santé, c’est juste un mauvais moment à passer mais ça ne va pas durer.

-       - Dites-vous bien que chaque fois que vous avez mal à l’estomac, c’est la preuve que vous avez ASSEZ mangé (et non trop mangé). En fait, vous devriez avoir mal après chaque repas. D’ailleurs pour le moment, c’est une bonne façon de se repérer, en attendant que vos sensations de satiété reviennent (et franchement ça va prendre un petit bout de temps) : si vous n’avez pas mal, c’est que vous n’avez pas assez mangé.  

 

 

2.2 Le problème du J-ai-trop-mangé Number Two

 

Deuxième problème du J-ai-trop-mangé, c’est qu’au repas d’après, vous n’avez pas du tout, mais alors pas du tout, envie de manger. Vous n’avez pas faim, vous culpabilisez encore, vous n’avez pas de place dans votre petit bidon de toute façon.

Gna gna gna gna.

C’est l’anorexie qui parle.

Arrêtez tout de suite ça.

C’est l’heure du dîner ? Et bien dînez.

Faim ou pas.

Là n’est pas la question.

Voilà, le problème est réglé !

 

3. La Fringale (avec un F majuscule siouplé)

 

Je vais parler d’un sujet fascinant : Moi.

Héhé.

Cette rubrique s’adresse aux Martine, mais aussi à la petite Martha qui sommeille en vous (les petites Martha bien réveillées peuvent aussi dresser l’oreille).

Il arrive souvent (j’écris souvent pour ne pas dire tout le temps, c’est trop déprimant), que très peu de temps après un repas, vous ayez d’un coup super faim.

Pour ma part c’est souvent peu après le petit-déjeuner.

En fait vous n’avez pas faim, non.

Vous avez Super Faim. Giga Faim. Montruosor Faim.

Pas la faim où tu as envie de manger UN Miel Pop’s.

Non non.

La faim où t’as envie de manger tous les M&M’s, le pot de nutella , puis TOUS les Miel Pop’s, et la boîte en carton qui va avec.

La dernière fois j’ai quand même recraché le jouet.

Bonne joueuse, je l’ai mis de côté pour la fille de ma voisine.

Voilà ce qui m’arrive chaque fois : j’ai donc cette gigantesque faim. Ma faim et moi ouvrons le frigo. Le frigo est plein. Sauf que… non, je n’ai envie que d’un seul truc bien particulier. Qui n’est pas dans mon frigo. Qui n’est pas dans mon placard. Qui n’est pas dans la cuisine. Ni dans ma maison, ni chez ma voisine. Non forcément, ça va être compliqué de le trouver.

La dernière fois, la seule chose que je voulais manger, c’était un sablé au chocolat d’une boulangerie spécifique à 2 km de chez moi.

Forcément, c’était  très embêtant.

J’avoue que mon cas est vraiment particulier… Pas persuadée que l’on puisse généraliser, si vous ne vous sentez pas concernée, je vous autorise à compatir, ça sera toujours ça de gagné.

J’ai donc une faim énorme, mais très ciblée.

Autre exemple : cette fameuse fois où je ne voulais que du fromage blanc de la marque Intermarché. Ne me demandez pas pourquoi. Surtout que d’habitude, le fromage blanc Intermarché, je ne fais que le critiquer.

Il en va du fromage blanc comme des garçons : plus je les critique, plus j’en ai envie au fond.

Ah les filles, c’est compliqué.

NB : je vous vois arriver avec vos gros souliers : non je ne l’ai pas testé, le petit caissier de l’Intermarché !

Enfin, pas encore.

Mais peut-être que mélangé à un peu de fromage blanc ?!?

Bref.

Cette violente faim peut s’accompagner de suées, de tremblements… Vous avez du mal à vous exprimer, votre tête peut tourner. Il faut parfois s’assoir, des fois je me mets à pleurer.

Vous avez aussi démesurément soif.

Attention gros mot : c’est une hypoglycémie. En gros, votre taux de sucre dans le sang a brusquement chuté, et il vous faut absolument y remédier.

Remarque : il y a des petites nénettes qui elles, ont cette faim immense mais se moquent de ce qu’elle vont se mettre dans le gosier. Heureuses soient-elles !

Voilà les conseils d’une routinière de la méga-fringale-de-la-mort :

-      D’abord c’est normal, ça arrive à tout le monde même à des gens biens (moi par exemple !), arrêtez de vous dire que vous êtes un monstre de gloutonnerie.

-      Buvez ! J’ai constaté qu’avec une boisson très sucrée, on retrouve bien plus vite ses esprits qu’en mangeant seulement, et en plus la faim s’apaise plus rapidement. Le nec plus ultra : chocolat chaud-chantilly. I D E A L. Je le note sur votre ordonnance.

-      Un chocolat viennois comme prescription médicale ? Et vous vous plaignez ? Franchement !

-      Attention à manger doucement, et à bien mâcher. La satiété met du temps à s’installer, surtout dans ces cas-là, donc il peut être bon de manger correctement, puis d’aller prendre l’air quelques instants, et de ne re-manger que si la faim persiste après, plutôt que d’engloutir d’un coup trois paquets de biscuits.

-      Enfin ne vous vous reposez pas sur vos lauriers. Vous venez de manger c’est bien. Mais demandez-vous pourquoi cette fringale est arrivée. Il se peut qu’il n’y ait pas de raison, votre corps a juste besoin de carburant, c’est normal. Mais il se peut que ce soit aussi parce qu’au dernier repas vous n’avez pas assez mangé. Ou était-ce peut-être hier soir  vous vous souvenez, ces féculents, que vous avez zappés ? A vous de ne pas recommencer.

-      Réfléchissez !Vous venez de manger. Donc forcément maintenant vous vous sentez bien calée (si ce n’est trop calée). Donc au repas suivant, vous n’allez pas vouloir manger. Et qu’est-ce qui va arriver ? Une fringale quelques heures après. Vous allez à nouveau vous ruer sur les biscuits, sauter le repas suivant… et ça va continuer ainsi… Conclusion : faim ou pas faim, au repas suivant, vous allez manger. Exécution !

-      Evidemment, mais je préfère le préciser, vous allez tout bien garder au chaud dans votre estomac. Pas de vidange, on est bien d’accord ?

 

A l’attention de mes petites Martha-lectrices : ce n’est pas parce que vous vous appelez Martha que vous ne connaissez pas l’hypoglycémie, donc cela peut vous arriver. Malgré tout, ne confondez pas fringale et compulsion. Dans le premier cas, il est nécessaire de manger. Dans le second cas, vous avez envie de manger, pas forcément besoin. Ne vous embêtez pas forcément avec ce distinguo au début. Mangez doucement et calmement, et allez vous aérer. Il est fort probable que vous recherchiez à provoquer un sentiment de culpabilité. En mangeant, vous créez l’évènement qui va vous permettre de vous détester. Donc mangez mais appréciez (facile à dire hein ?).

Pour les Martine, ne cherchez pas à savoir s’il s’agit d’une hypo ou d’une envie. Vous mangez, c’est bien, peu importe la raison. Je vous le dis et vous le répète : il est vital pour vous de prendre du poids, le plus vite possible.

 

 

4.     J’ai tout le temps faim !

On a super bien mangé au déjeuner. Genre entrée, plat, yaourt, fromage, pain, dessert et biscuits (je vous dis ce que j’ai mangé pour que vous arrêtiez de culpabiliser, j’avais faim ce midi moi, alors pourquoi se priver ?). Et au bout de deux heures, qui voilà ? Tadam ! La faim !

Je me souviens les premières fois combien j’étais déçue. J’avais fourni un effort énorme et fait un repas de princesse, j’étais super fière de moi et voilà la récompense ? A nouveau faim ? Mes efforts n’avaient donc servi à rien.

Je me suis dit : vaincre la faim, c’est sans fin.

Je sais c’était un peu facile.

En fait c’est tout à fait normal. Votre corps a BESOIN de manger. Il n’a pas de réserve. Vous lui donnez du carburant, alors il est content. Dès qu’il n’en a plus, il en redemande parce que ça lui plaît de fonctionner !

Et vous aussi, n’est-ce pas ?

Donc vous savez ce qu’il faut faire quand on a à nouveau faim ?

Trop facile : on mange.

Bravo, je suis fière de vous !

Bonne semaine à toutes !

 

NB : désolée du retard de parution… J’en connais une qui a un peu trop fait la fête ce week-end. Preuve que les efforts finissent par payer : c’est trop bon de pouvoir s’amuser !

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8 juin 2012 5 08 /06 /juin /2012 16:42

ABC

 

 

 

 

A vous de choisir votre camp !!!

 

C comme ...

calorie1

 

Ou C comme...


calorie2

 

 

Alors vous avez choisi ?



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7 juin 2012 4 07 /06 /juin /2012 09:11

A toutes les super nanas que vous êtes (et qui me lisent)

 

(Vous me lisez, vous êtes forcément super !)


(Hop une fleur ! Je m’attache à soigner mon ego, très efficace pour le moral, je vous le recommande chaudement)


Vous me lisez, et vous m’écrivez de plus en plus, ouah !!

Vous me demandez aussi de l’aide.

 

Mon blog, je l’ai créé justement pour vous aider, via ce que j’ai vécu et ce que je vis encore. Parce que moi aussi j’ai encore des ptits kilos qui m’attendent… Ils sont les là, les bougres, derrière ma porte.

Ils me font coucou par la fenêtre, genre « Youhou, on peut s’inviter chez toi ? ». La plupart du temps je leur réponds « Ok les mecs, entrez » mais il arrive encore parfois que je leur assène « T’as des baskets, tu rentres pas. » (Je sais je sais, l’excuse est minable, je vous ai dit que j’étais encore malade !).

Tout ça pour dire que je suis là pour vous écouter et pour partager avec vous. Je peux même essayer de vous conseiller, du mieux que je peux ! Mais je ne revendique aucune Vérité ! Moi aussi des fois je m’embrouille, je bafouille…

 

Je me dis « ah lalalalalala les fesses que t’as ma pauvre fille, laisse tomber ! » !!


Donc voilà ce que je vous propose : sur le blog, vous commentez, vous réagissez et pas de messages privés.

Et vous nous rejoignez sur Facebook pour toutes vos questions, vos chagrins, vos embrouilles, vos joies (aussi hein, on est là pour ça).

 

Je me réponds : « ah lalalalala t’as plus les fesses plates, ça c’est la classe ! »


L'adresse : http://www.facebook.com/anorexiepourlesnulles

 

Venez pour papoter ! Comme ça, tout le monde peut réagir et vous aider !

 

Si vous souhaitez rester anonyme, écrivez moi sur facebook en message privé et je reprends vos questions à mon compte, no soucy girls.

 

Bonne journée à toutes !

 

Bon app’ (héhé c’est l’heure du DEUXIEME petit-déjeuner !) !

 

Ptitelfe

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6 juin 2012 3 06 /06 /juin /2012 10:44

Record de fréquentation pour l'Anorexie Pour les Nulles hier ! Le petit blog monte monte !! Merci à toutes pour tous les encouragements, les petits mots adorables, les commentaires que je reçois, de plus en plus nombreux ! Merci ! Waouh ça donne la patate/ la pêche / la frite (je choisis la pêche, à vous de voir ;) )

 

PS : comme je suis toujours aussi sympa, je vous transmets plein d'ondes positives, j'en ai en trop ce matin ;)

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4 juin 2012 1 04 /06 /juin /2012 17:45

 

atable

 

 

C'est parti pour la semaine 3 ! A nous les protéines !

 

protéines

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2 juin 2012 6 02 /06 /juin /2012 11:05

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Manuel de survie... leçon n°2 : là les filles, il va falloir me faire confiance

Je sais je sais, tout ce qui va suivre, on vous l’a déjà dit : vos parents, votre médecin, les infirmières, votre voisin, votre copine, vos potes, votre amoureux… Ouiiiiiiiii ils vous l’ont dit, répété, rabâché, chanté, sur tous les tons, de haut en bas et de bas en haut, ils vous l’ont dit gentiment, brusquement, en criant, en susurrant… C’est bon, vous connaissez la chanson.

Je vais vous le dire encore.

D’ailleurs, peut-être qu’à la fin, suite à vos nombreux applaudissements, je ferais même un rappel. On n’est jamais trop prudent.

Et cette fois vous allez me croire. Parce que je l’ai vécu, je suis passée par là, je sais ce que je dis quoi !

Alors que vos parents, votre médecin, les infirmières, votre voisin, votre copine, vos potes, votre amoureux, quoiqu’ils en disent, ils n’en savent rien, puisqu’eux, ils vont bien (ou ils vont mal, mais c’est pas le même mal, on est d’accord, ça ne compte pas).

Prenons un exemple concret, comme la dernière fois que vous avez tenté de consoler une copine et son chagrin d’amour terrible. Vous, ça ne vous était jamais vraiment arrivé. Reconnaissez-le, vous n’avez pas été très convaincante. On a beau toutes dire les mêmes choses (« Façon ton mec, c’est un gros nul », « Avec le temps tu vas l’oublier », « Tu vas en rencontrer pleinnnnnn d’autres » « Et puis c’est un gros naze ! » « Et un blaireau ! ») (oui, l’insulte, ça soulage non ?). Ben non, si on n’a jamais ressenti ce que sa copine ressent, là, dans ses mouchoirs, sur notre canapé, votre copine, voilà ce qu’elle vous dit « Mais toi t’as un copainnnnnnn, tu peux pas comprendreeeeee ». Et de se remoucher en sanglotant.

(Les personnages de ce paragraphe sont fictifs, toute ressemblance avec une personne existant ou ayant existé est tout à fait fortuite)

(Je ménage mes copines là)

(S’agirait pas de me créer des ennuis)

Bref, cette fois c’est le moment de me faire confiance.

Au moins un petit peu.

 

 

Le IFMC* n°1

Quand on prend du poids, on arrête d’avoir envie de mourir.

 

* IFMC : Il Faut Me Croire

C’est dit un peu crûment, je l’admets volontiers. Mais c’est tellement vrai. Les premiers kilos pris font souffrir le corps et la tête, je le reconnais. Le corps a perdu l’habitude d’être alimenté, on a mal au ventre des heures et des heures, on a l’impression d’avoir l’estomac lesté par du béton. Mes premiers repas, je mettais plus de 12 heures à les digérer. Horrible. J’y reviendrai (ce seront les PTQVP* : les Petits Tracas Qui Vont Passer, voir Manuel de survie n°3 dans 15 jours).

Merci de remarquer au passage le haut degré de planification de mes chroniques. Ca sent le prof à plein nez.

Prof de SVT d’ailleurs, j’aime bien les sigles, votre formidable perspicacité vous l’avait fait noter.

Les indices :

Quoiqu’il en soit, une fois ce douloureux cap passé (et il faut s’accrocher), votre ciel nuageux, voire orageux va s’éclaircir brutalement. Vous allez retrouver le sourire. Moi, ça faisait tellement longtemps que je n’avais pas souri, que la première fois où j’ai rigolé avec une amie, j’ai eu mal aux joues deux jours. Des courbatures de sourire, vous y croyez ?

J’ai recommencé à téléphoner. J’ai eu mal à la voix tellement j’avais si peu souvent parlé. Et quelle joie !

J’ai recommencé à chanter.

J’ai dansé partout dans mon appart, le chien sur les talons qui aboyait.

J’ai arrosé mon citronnier, j’avais envie des envie florales.

Je me suis remise à dessiner, j’avais des envies colorées.

Je me suis acheté la panoplie de la sérial-maquillée : font de teint, mascara, fard à paupière, rimmel, la totale ! J’avais envie d’être toute jolie !

 

 

Le IFMC n°2

Quand on prend du poids, on est moins fatigué

 

Là aussi il faut s’accrocher. Je sais, vous avez tout le temps envie de bouger. Pour dépenser. Ou parce que comme moi, votre nature ne correspond pas franchement au dodofarnientecanapé (NB : il est inutile de chercher ce mot dans le dico). Mais plus la maladie perdure et plus vous êtes fatiguée. Du coup, une fois que vous avez achevé toutes les activités que vous vous imposez, ou celles qui vous sont imposées (bah oui, faut bien y aller, au boulot), vous n’avez plus la force de sortir avec vos amis, d’aller danser jusqu’au bout de la nuit, d’aller au théâtre ou même au ciné. Là encore je vous renvoie au Manuel de survie n°3 : nous verrons comment gérer ces tracas.

Quoiqu’il en soit, vous êtes fatiguée. Et pour celles qui ne le ressentent pas, ne vous inquiétez pas, ça viendra.

La seule solution pour cela : il faut se reposer, et prendre du poids.

Moi, je n’y croyais pas une seconde. J’étais persuadée que mon état normal correspondait à cet état de fatigue continuel contre lequel je devais lutter. Et contre lequel je luttais mal. Je pensais, à tort, que mon épuisement était communément partagé et que j’étais la seule à ne pas savoir le gérer. Ce qui est évidemment totalement erroné.

Je vous conseille à ce sujet la lecture du livre Les Souvenirs de D. Foenkinos. Le roman parle des personnes âgées, de leurs maux, de leurs fatigues : vous serez troublée de voir combien vous les partagez. Sans vouloir vous vexer, ce que vous ressentez, et votre état de santé correspondent à ceux d’une personne très âgée. Arrêtez de penser que les autres souffrent comme vous, ce n’est pas vrai.

Bien, mesdemoiselles sachez que :

1)   Si vous vous reposez plusieurs jours, c’est-à-dire si vous acceptez de ne RIEN faire, de rester au fond de votre lit, avec des mots croisés, des DVD (de gros navets de préférence, votre cerveau aussi a droit à des vacances), des bouquins intellectuellement ultra-limités, votre PSP, votre point de croix (à l’hôpital, il m’a sauvé !), et bien au bout de tout ça, vous irez mieux et pourrez passer des moments dehors AGREABLES parce que vous vous sentirez reposée. En gros, acceptez l’oisiveté. Ca paye.

 

J’adore ce mot ! Oisivité.

 

Oisiveté !

 

Je vais encore vous le répéter !

 

C’est la technique du lavage de cerveau !

 

(Oh non ! Ma pulsion gourou réapparaît !)

 

Oisiveté Oisiveté Oisiveté Oisiveté Oisiveté Oisiveté Oisiveté Oisiveté Oisiveté Oisiveté Oisiveté OisivetéOisiveté Oisiveté Oisiveté Oisiveté Oisiveté Oisiveté Oisiveté Oisiveté Oisiveté Oisiveté Oisiveté Oisiveté Oisiveté Oisiveté Oisiveté OisivetéOisiveté Oisiveté Oisiveté Oisiveté Oisiveté Oisiveté Oisiveté OisivetéOisiveté Oisiveté Oisiveté Oisiveté Oisiveté

 

Ca y est ? Cerveau lavé ?

2)   Plus vous allez prendre de poids et moins vous serez fatiguée. Vous allez pouvoir faire plus de choses dans la journée, vous concentrerez plus longtemps. Et même si tout n’est pas parfait, vous constaterez qu’après de gros efforts (physiques ou intellectuels), vous allez récupérer de plus en plus rapidement.

Prenons un petit exemple. Hum… au hasard, le mien ! Après un an à poids très bas, faire du shopping deux heures relevait de l’exploit. Je rentrais harassée, et me couchais souvent directement : à peine allongée je dormais.

 

Hier : gym le matin. Tranquille. Balade avec une amie l’après-midi une bonne heure. Resto avec des copines. Dodo à 1h du matin. Et ce matin, je vais très bien merci : je suis en train de vous écrire, et donc de me concentrer.

 

Merci de constater que mes activités restent encore limitées : je n’ai pas marché 5 heures d’affilée, j’ai fait la sieste, j’ai glandé dans le canapé avec mon amie une bonne partie de l’après-midi. Je mise sur la stratégie de l’oisiveté, je ne me sens pas encore guérie.

Et du coup les heures passées dehors ont été complètement ensoleillées : aucune nausée, aucune fringale, du plaisir à l’état pur !

 

Si j’applique ce que je vous dis, c’est bon signe non ? Après tout, je ne suis peut-être pas un gourou ;)

 

 

Le IFMC n°3

Quand on prend du poids, on retrouve confiance en soi

 

Quand on perd du poids, on oublie un peu (beaucoup) qui on était. On ne sort plus trop (resto : trop compliqué ; soirées : trop fatiguée ; apéro : difficile à gérer ; petit ami : aucune envie d’être touchée). Et du coup quand on voit du monde, panique à bord, on a l’impression d’être jugée, regardée, comparée. Est-ce qu’il sait que je suis malade ? Ils vont regarder ce que je vais manger. Il faut aussi se concentrer quand son esprit divague parce qu’il est sous-alimenté, je vous en ai déjà parlé. Et puis souvent on est si fatiguée, que même rire nous épuise, donc autant s’en passer.

Bref, on n’est plus vraiment soi. Autant rester seule chez soi.

Et bien sachez que lorsqu’on reprend du poids, on retrouve sa personnalité.

Oh, on est changé. On a appris plein de choses, on a gagné en ouverture d’esprit, personnellement je me sens beaucoup moins superficielle qu’avant (hop une fleur ! vous ne devez jamais vous mésestimer). Mais surtout j’ai retrouvé qui j’étais.

Et puis aussi j’ai arrêté de penser que tout le monde savait que j’avais cette fichue maladie. En plus ça ne se voit plus, donc il n’y a plus personne pour juger de ce que je vais manger. Très agréable tout ça.

 

 

Le IFMC n°4

Quand on prend du poids, on a plein d’idées et plein de projets

 

En gros, votre cerveau est de nouveau prêt à fonctionner. On peut réfléchir sans s’évanouir. On peut ouvrir un blog et s’y tenir (on devient un peu égocentrique : on parle beaucoup de soi, je sais je sais, mais je ne connais pas d’autre anorexique que moi, mea culpa), on peut reprendre le boulot, ce qui est quand même très satisfaisant et épanouissant. Je pense au futur, j’ai envie de voyager !

Je vide mon corps ce qui détruit vie. Mon corps se remplit, et ma vie aussi.

Je mets un copyright sur ce proverbe, tiens.

 

 

Le IFMC n°5

Quand on prend du poids, on veut un mari et des bébés

 

Depuis que j’ai grossi, j’ai à nouveau des chéris  (oui il y a un pluriel, je sais) ! Retrouvée l’envie d’être câlinée, dorlotée, caressée ! Retrouvée l’envie de câliner, dorloter, caresser !

Retrouvée aussi l’envie de séduire et de charmer.

Et pssttt, les filles, pour avoir un bébé, il n’y a pas de secret…

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